Bricol’ Geek vol.1 : le cartmodding

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Le cartmodding est une technique et une pratique qui consiste à bricoler ses cartouches de consoles pour en modifier les jeux inclus dedans. Beaucoup de rétrogamers parcourent les lignes de geek-vintage.com sans connaître l’existence de ce petit monde de passionnés qui arpentent le net avec plein de photos de leurs « créations ». En route pour le voyage !

Euh mais c’est légal de faire guili guili à mes vieilles cartouches de mega drive ?

Tout d’abord, il semble bienvenue de préciser que le cartmodding ou toute technique s’en rapprochant ne rentre pas tout à fait dans le cadre légal de l’utilisation de vos consoles favorites. Le cartmodding par définition suppose de modifier un objet manufacturé pour le détourner de son utilisation première. Sans compter les droits d’auteur et de rémunération des artistes non respectés.

Aussi cet article est surtout informatif et vous permet d’en apprendre davantage sur cette pratique summum de la culture rétro gaming. Si vous vous lancez dans cette folle aventure vous pourriez bien vous retrouvez poursuivi par les avocats de Sega et Nintendo pour le restant de vos jours.

Vous voilà prévenu ! Nous pouvons continuer.

Le cartmodding en quelques mots :

Le cartmodding du latin « cartus » ( : cartouche) et moddingae ( : modifier) est une technique vieille comme le monde qui consiste à modifier le jeu contenu dans une cartouche de console de jeu. Vous l’aurez compris même si cette technique ne date pas vraiment des temps où le latin était encore couramment utilisé dans le monde, cette pratique ouvre des possibilités assez impressionnantes.

Les malandrins qui s’adonnent à cette perversion de cartouche en profitent souvent pour insérer les versions françaises de jeux jamais sortis sur notre continent. Pour exemple, il y a quelques temps, un ebayeur proposait des exemplaires de Bahamut Lagoon (super famicom) en version FR (ce qui devrait faire palpiter d’émotion votre cœur de gamer tant ce rêve paraît inatteignable en temps normal). Il s’agissait d’un certain vincentmagus. Les faits datent de 2006. L’histoire ne dit pas ce qu’est devenu le malheureux depuis mais il semble qu’il ait eu des problèmes avec les teams de traduction des roms en question (Terminus Traduction pour ne pas les citer).

bahamut-lagoon

Quel malheur d’être condamné à ne rien comprendre à ce jeu magnifique et jamais édité en dehors du Japon.

Vous l’avez donc compris le principal intérêt est de pouvoir jouer à un jeu introuvable en France depuis son canapé, sur sa console favorite, comme si on avait encore 8 ans et que c’était la tante Germaine qui nous l’avait offert pour Noël.

Vous voulez en savoir davantage ? Comment ce tour de magie est-il possible me direz vous ?
Tout d’abord il convient de vous faire un petit cours illustré de l’anatomie d’une cartouche.

Docteur Maboul’ avec une cartouche de super nintendo

Exemples de typologies d’une cartouche supernes.

Apparence extérieure :

cartouche_supernes

La coque est là pour protéger les composants de la cartouche de nos excès de colère après avoir perdu le dernier championnat de F-zéro.
Il existe principalement trois modèles de coques. Les coques japonaises (en haut), US (à gauche) ou les coques européennes (à droite).

Cartouche simple (1 seule puce eprom) :

composant cartouche supernes

Une eprom (à droite), et c’est tout (ou presque). Cela convient pour certains jeux peu complexes.

Cartouche multi-roms avec ou sans sauvegarde :

cartouche supernes

Cela permet de contenir davantage d’informations. Ce genre de cartouche convient par exemple pour les RPG de notre enfance que sont Secret of Mana ou Breath of Fire. Vous remarquerez également la pile en haut à gauche. C’est une pile de sauvegarde. Oui, vous avez bien lu. Cette pile garde en permanence votre sauvegarde en mémoire vive même quand votre console est éteinte. Certains d’entre vous ont peu être rencontré des problèmes de sauvegarde sur des cartouches non utilisées depuis des années, vous savez maintenant pourquoi.

Cartouche avec processeur :

composant supernes

Certains jeux demandaient des puissances de calculs dont ne disposait pas la supernes. Des jeux comme super mario RPG ou Starfox 2 embarquait alors un processeur directement dans la cartouche. On distingue ces cartouches grâce à leurs connexions à trois branches au lieu d’une seule.

Les moddeurs n’aiment pas les jeux POOR non plus

Une cartouche POOR désigne un jeu vendu seul (sans emballage ni notice d’utilisateur). Il s’agit d’un jargon que vous avez certainement rencontré si vous trainez un peu sur les sites de ventes aux enchères ou d’excellents sites spécialisés comme retrogame-shop que j’avais déjà eu l’occasion de vous présenter dans un précédent article et qui, lui, a une activité tout à fait légale.

Revenons à nos bricoleurs de cartouches. Après avoir passé des heures à déssouder, recompiler, puis souder leurs Eproms, comment se contenter d’un résultat aussi chiche ?

C’est ainsi que certains moddeurs vont plus loin et refont carrément le design du packaging des jeux comme s’ils étaient sortis en version FR. D’autres passionnées, reprennent et réimpriment les manuels en version européenne. C’est toute une communauté underground qui s’est organisé au fil des années, certains d’entre eux semblent particulièrement mordus.

boite jeu supernes modding

Exemple de packaging refait par un certain « kogami » dont nous ne préciserons rien

Le matériel nécessaire :

Pour réaliser ce petit bricolage, voici quelques outils indispensables,

une eprom vierge

à acheter individuellement ou à effacer au moyen d’une petite lampe à UV (attention les yeux). L’eprom est le centre de votre cartouche puisque c’est le composant qui a en mémoire votre jeu.

le programmateur Willem

c’est un composant d’ordinateur qui permet de lire et de reprogrammer des puces eproms.

un fer à souder

parce qu’il va falloir mettre les mains à la pate. Une pompe à dessouder peut être aussi utile pour éviter d’avoir du métal fondu plein votre cartouche.

Et la suite ?

Comme je vous l’ai expliqué au début de cet article, nous n’irons pas plus loin dans les explications à ce sujet. Les limites législatives étant trop contraignantes. Yop ne souhaite pas voir le GIGN débarquer chez lui demain matin pour confisquer son serveur. Et je pense qu’une majorité d’entre vous le comprendront. De toute manière, si vous souhaitez aller plus loin sans craindre d’outrepasser la loi, je suis sûr que nous avons un ami commun qui vous aidera dans vos recherches. Mais si ! Souvenez vous, son prénom commence par « Goo » et finit par « gle ».

Et vous,
– Connaissiez-vous le cartmodding auparavant ?
– Pensez-vous que ce soit une pratique qui doit être légalisé ?
– Et pour les autres, quel est votre meilleur souvenir de jeu import ?

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6 commentaires sur “Bricol’ Geek vol.1 : le cartmodding”

  1. Booloo dit :

    Bas alors la, tu m’apprend un truc Yamarendan ! Je savais pas qu’on pouvais fouiller aussi intimement dans une cartouche de Super Nes ; – )… En plus aujourd’hui, expliqué comme ça, ça à l’air pas si compliqué, enfin si on s’y connait un peu…

  2. TriPick dit :

    C’est grâce à Willem qu’on créé les roms ? Parce que d’ailleurs comment crée-t-on une ROM ?

  3. yamarendan dit :

    @Booloo : merci pour ton commentaire ^^, par contre j’ai quand même pas mal simplifié les explications pour les besoins de l’article. Même si ça reste une aventure à tenter pour les vrais passionnés de rétro gaming.
    @TriPick : le programmateur Willem sert juste à reprogrammer les epRoms. C’est « juste » un lien entre l’ordinateur et la puce qui contiendra le jeu. Il faut avoir les ROMs sur son ordinateur donc. Pour ce qui est de la création de ROMs c’est un sujet plus complexe et que je ne maîtrise pas vraiment.

  4. Yop dit :

    Super article ! J’ai découvert dernièrement StarFox 2 qui devait être la suite de Star wing et qui n’est jamais sorti sur Super Nintendo.

    Nintendo n’a jamais sorti ce jeu réellement et pourtant : le cartmodding a permis en tout illégalité de faire exister ce jeu pour les fans.

    Il existe même une version Pal et une boite c’est pour dire. Je rêve d’en trouver une. Autant vous dire que c’est mission impossible (ebay et le bon coin ne me seront d’aucune utilité).

  5. kogami dit :

    Pour moi le cartmodding, c’est surtout le fait de faire connaîttre des jeux auquel ont n’aurais pas forcément eu l’ocasion de jouer à cause de la barrière de la langue (Ganpuru – Gunman’s Proof, Live-a-Live, Wonder Project J) ou bien encore des jeux jamais sortie comme StarFox 2, Nightmare Busters 🙂

    Ca montre que même sur une console « éteinte » cormercialement, il reste toujours des jeux à découvrir.

  6. yamarendan dit :

    Tu as complètement raison Kogami, c’est la raison d’être du retrogaming… et contrairement à l’émulation, où souvent les joueurs essayent des jeux comme ça à la va-vite, là il s’agit bien de bricoler avec amour son jeu pour le voir passer sur sa console d’origine…
    C’est donc bien une démarche qui s’attache davantage à la qualité des jeux méconnus en france pour des raisons de traductions et d’importation à l’époque.

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