Invasion Los Angeles (They Live) : Vois la vie en Rayban

Carpenter est un maître de l’horreur et du suspense. Des films comme Fog ou le terrifiant The Thing sont d’une rare intensité et tension (bon, il a fait aussi Jack Burton dans les griffes du Mandarin, très kitsch).
Mais le réalisateur ne s’arrête pas là. Il peut nous offrir des petites merveilles de science-fiction comme l’oeuvre dont il va être question aujourd’hui : Invasion Los Angeles.

[ATTENTION: Cet article dévoile des moments clés de l’intrigue !]

Description

They Live - AfficheTitre: Invasion Los Angeles (They Live)
Réalisateur: John Carpenter
Année de sortie: 1988
Acteurs principaux: Roddy Piper, Keith David, Meg Foster
Synopsis: John Nada (Roddy Piper) sillonne les routes à la recherche d’un emploi. Il réussit à se faire engager sur un chantier dans la ville de Los Angeles. Il va se lier d’amitié à Franck (Keith David), travaillant lui aussi sur ce chantier, qui va l’inviter à vivre dans un bidonville des alentours. John va découvrir, par curiosité et à l’insu de Gilbert (Peter Jason), sorte de “chef” du bidonville, un carton rempli de lunettes de soleil. Ces lunettes de soleil vont lui permettre de voir que le monde est peuplé d’extraterrestres.

Du John Carpenter

On retrouve dans ce film les éléments caractéristiques d’un film de Carpenter: une caméra le plus souvent fixe, des acteurs badass, une musique réalisée par ses soins et une utilisation intelligente du silence pour créer le suspense.

On peut aussi mettre en avant l’ambiance western de ses réalisations, notamment au niveau de la musique et des angles de caméra.

On peut enfin citer, entre autres, le caractère de ses personnages principaux masculins. Ce sont, la plupart du temps, des anti-héros, qui ne se battent pas vraiment pour une cause, mais plutôt pour leur survie.

Invasion Los Angeles reprend donc ces recettes bien rodées et pourrait être résumé – grossièrement – de la façon suivante: “Un mec avec des lunettes qui dégomme des salauds de riches en costard”.

Car, d’une manière assez similaire à celle de Romero (le fait de dénoncer des injustices sociales par le biais de zombies), Carpenter se sert des extraterrestres pour dénoncer les abus de pouvoir des personnes haut placées et de leurs pressions sur les médias et les instances politiques.

Ce n’est pas la première fois que le réalisateur essaie de faire passer un message socio-politique. New York 1997 en est un autre exemple (je vous invite d’ailleurs à lire mon article sur ces 2 pépites que sont New York 1997 et Los Angeles 2013).

Gentils pauvres contre méchants riches

Encore une fois, je grossis un peu les choses, mais c’est tout de même l’idée générale qui se dégage de ce film.

They Live - Bar
John Nada est en quelque sorte le symbole de ce résumé, en plus d’être le personnage principal. Sans le sou, au chômedu, il va devoir bosser sur un chantier et vivre de façon précaire. Le jour où il découvre la vérité grâce aux lunettes de soleil, il va se faire un devoir de dégommer ces enfoirés d’extraterrestres, tous sous les traits de personnes ayant le pouvoir et la richesse, qui exploitent et commandent la race humaine.

A noter que le personnage de Nada ressemble beaucoup à celui de Snake Plissken (Encore New York 1997 et Los Angeles 2013). A croire que les chevelures longues, les poses et répliques de badass, ainsi que l’aspect anti-héros, sont des éléments essentiels pour Carpenter afin de déglinguer du bad guy.

They Live - Badass

Une des scènes les plus mémorables du film survient lorsque Dana entre dans une banque. Ses lunettes lui permettent de voir que certains employés présents sont des extraterrestres. Il sort alors une réplique assez culte: “I’ve come here to chew bubblegum and kick ass… And I’m all out of bubblegum” (“Je suis venu ici pour mâcher du chewing-gum et botter des culs… Et j’ai plus de chewing-gum”).

A noter que cette réplique fut réutilisée par le personnage de Duke Nukem dans Duke Nukem 3D (« It’s time to kick ass and chew bubble gum… and I’m all outta gum »)

En plus de Nada, il y a la petite communauté – qui l’a accueilli – qui vit dans un bidonville, une sorte de groupe de révolutionnaires sans le sou qui se prépare à attaquer les riches aliens.

En face, on a donc ces salopards d’extraterrestres qui détiennent les institutions les plus importantes (Banques, radios, chaînes de télé…). Ils contrôlent donc tout, et ne favorisent que les leurs ou ceux qui les soutiennent, et qui sont, donc, très riches eux aussi.

They Live - Obey
Carpenter a évidemment mis en avant une certaine lutte des classes, en appuyant bien sur le fait que les méchants soient les personnages aisés, égoïstes et fourbes et que les pauvres qui luttent contre le système vont se révéler être les sauveurs de l’humanité.

On revient donc à une certaine idée que se fait John Carpenter de l’Amérique.

They Live - Pancartes


Un excellent film de SF

Bien que Invasion Los Angeles ne s’étende pas en effets spéciaux de dingues avec des explosions démentielles, des “gigas laser” de folie, ou encore des vaisseaux spatiaux gigantesques, nous sommes tout de même devant un film de Science-Fiction.

Dr Evil

Le film nous décrit une réalité alternative, que ne rejetterait pas un certain Matrix (dans l’idée que l’humanité soit contrôlée, sans qu’elle le sache, par une entité extraterrestre, ou, dans le cas de Matrix, par des robots). Les lunettes sont alors un révélateur de ce que l’être humain est réellement: un mouton contrôlé par les messages subliminaux cryptés à partir de l’émetteur de la station de télévision, contrôlée par les extraterrestres.

Les effets spéciaux ne sont pas pléthoriques mais sobres et efficaces. Notamment cette scène où un allié des extraterrestres montre à John Nada et Franck la manière dont les aliens se déplacent entre leur planète et la nôtre.

They Live - Coiffeur
La mise en scène est de toute façon assez efficace pour que l’on se passe d’effets spéciaux trop présents, qui seraient, je pense, assez malvenus dans ce film qui revendique un certain cinéma à la forme sobre mais dont le fond est essentiel.

John Carpenter nous livre ici un excellent film, pas forcément le plus connu, mais terriblement efficace dans sa façon de nous décrire une invasion extraterrestre.

Ah oui, en bonus, la scène de baston entre Nada et Franck (quand le premier veut absolument que le second mette les lunettes pour voir la réalité), sûrement LE moment culte du film, et un grand moment de cinéma, intense et passionnant:

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3 commentaires sur “Invasion Los Angeles (They Live) : Vois la vie en Rayban”

  1. Samaelh dit :

    Ça me rappelle un peu une nouvelle de Stephen King, « La tribu des dix plombes », dans le recueil « Rêves et Cauchemars ». Pas d’extraterrestres en l’occurrence, mais des monstres à tête de chauve souris que seuls ceux qui cherchent à réduire leur consommation de cigarettes parviennent à voir.

  2. Yop dit :

    J’avais carrément adoré ce film (sauf la fin, avis tout à fait personnel) !

    A quand une redif de tous les films de John Carpenter sur la TNT, bordel !

    Vivement le retour de Carpenter ! C’est la grosse glande depuis 10 ans pour lui.

  3. Little_Rabbit dit :

    Salut,

    Vous auriez aussi pu mentionner que dans le jeu Flashback, Paul Cuisset a bien repompé l’idée des lunettes pour découvrir quels sont les extra-terrestres qui se cachent parmi les terriens ! 😉

    A+

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