Le petit Prince, dessine moi un mouton…

Petit-PrinceLe petit Prince est très probablement LE joueur ultime du pictionnary et équivalents. Ou en tout cas il le serait s’il connaissait ce jeu. N’étant à priori pas le cas, il préfère découvrir l’univers en le parcourant sautant de planète en planète. Comment ? Vous ne savez pas qui est le petit prince ? Saint-Exupéry peut-être ? /floutage de l’image pour annoncer un flash-back…

« Le petit Prince » est un livre, et probablement le plus connu, d’Antoine de Saint-Exupéry publié en 1943 aux USA et 1945 en France. Celui-ci était un écrivain, poète et aviateur français, né en 1900 et décédé en 1944. Une autre de ses œuvres célèbres est « Vol de nuit« , publié en 1931.

L’histoire – La forme – Le début

Le narrateur est le personnage principal dans ce livre, un aviateur avec lequel on fait vite le rapprochement avec l’auteur. Au début de l’histoire il se remémore son enfance, et plus particulièrement le rapport qu’il entretenait avec les adultes : ils ne se comprenaient pas.

Il explique ensuite qu’avec les années, bien que menant une vie « d’adulte », il conservait en quelque sorte la vision des choses qu’il avait étant enfant. Notamment sur l’interprétation des dessins et l’imagination mise en oeuvre pour cela. Notez bien ce détail, c’est important…

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Ceci n’est pas un chapeau
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Ceci est bien un éléphant mangé par un boa

Il raconte ensuite la façon dont son avion s’écrase en plein désert et comment il se retrouve prisonnier d’un océan de sable. C’est là qu’il rencontre le petit Prince, petit garçon blond, qui lui demande d’emblée de lui dessiner un mouton ! Si vous avez déjà entendu parler de cette histoire, c’est normalement la partie que vous connaissez.

moutonAprès quelques essais ratés, le dessin finalement accepté s’avère être un carré avec des ronds dedans qui représente la caisse dans laquelle le mouton idéal se trouve… l’imagination

Et puis on apprend, un peu, l’histoire du petit Prince. D’où il vient, pourquoi, comment, avec qui, combien ça coûte, tu fais quoi dans la vie, embrasse ta femme et n’oublie pas de sortir ton chien… Enfin toutes ces sortes de choses.

Le petit Prince s’avère donc être un extra-terrestre qui vit seul sur sa toute petite planète et occupe ses journée à s’occuper du sol (arroser la plante, oui, la plante, arracher les mauvaises herbes, ramoner les volcans…) et regarder les coucher de soleil. Et oui, sa planète est vraiment toute petite, il lui suffit donc de se déplacer de quelques mètres pour voir quelques minutes après un premier coucher de soleil, un second coucher de soleil (pour le même prix !).

Un jour, il a eu envie de découvrir l’univers et s’en est donc allé, non sans dire au revoir à sa plante…

petit-prince-voyageC’est ainsi qu’il vadrouilla de planète en planète, toutes à peu près du format de la sienne et généralement aussi peuplées d’une seule personne.

L’histoire – Le fond – La suite

Étrangement, toutes les planètes que visite le petit Prince ne sont peuplées que de stéréotypes adultes.

La partie du livre où on découvre les détails du voyage du petit Prince est en fait la partie « réflexion » de l’histoire.

C’est ainsi qu’il tombe sur un roi dont le plaisir est basé sur la satisfaction de gouverner. Tout simplement. Le pouvoir est quelque chose d’attirant pour beaucoup, et normalement pas vraiment une fin en soi, mais là pour le coup, si. Surtout qu’il n’est a priori qu’illusoire.

Il rencontre ensuite un vaniteux dont le plaisir se base sur l’auto complaisance, un peu comme Narcisse en général étant donné qu’il n’a personne devant qui se vanter. La venue du petit Prince sera d’ailleurs pour lui un divertissement particulièrement intéressant : enfin un admirateur !

Continuant son voyage il fait la connaissance d’un buveur invétéré, d’un businessman, qui passe son temps à compter son argent.

princeIl fait ensuite une rencontre étonnante, celle d’un homme dont la personnalité n’est pas la première chose qui ressort. En effet, ce qui interpelle, c’est son métier : il est allumeur de réverbères. Sauf que sa planète ne compte qu’un réverbère et que vu sa taille, les jours défilent très vite et il passe son temps à allumer et éteindre son réverbère. En fouillant entre les lignes, on peut distinguer l’asservissement dont il fait preuve en répétant une tâche qui lui incombe sans se poser de question bien qu’il apparaisse comme évident qu’elle soit inutile en plus d’être désagréable.

Sa tournée des petites planètes se termine par un géographe qui consacre son temps à la lecture et à la conception de cartes.

Et c’est enfin qu’il arrive sur Terre. Cette planète est bien plus grande que celles qu’il a eu l’habitude de visiter, et il va donc s’y attarder quelque peu. Il y fera de multiples rencontres et se rendra compte que les humains sont en fait un condensé des stéréotypes qu’il a pu rencontrer tout au long de son voyage.

Il se tournera donc ensuite vers les autres créatures vivantes de la planète mais se rendra compte que la gentillesse n’est pas toujours au rendez-vous, les plantes sont sauvages ici, ainsi que les animaux, et il se fait rapidement quelque peu vilipender.

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Une des rencontres les plus marquantes et importantes pour lui sera celle d’un renard. Ce renard lui apprendra les liens qu’il peut exister entre deux amis, et la relation d’apprivoisement entre deux être faisant preuve d’un respect mutuel et d’une affection réciproque. Rien que cette partie de l’histoire constitue, à mon avis, une histoire en elle-même. Elle est particulièrement touchante et j’ai envie de vous en citer un court extrait parce que… et bien parce que j’en ai envie :

– Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C’est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C’est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?

– Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?

– C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… »

Voilà, ça résume bien l’idée je trouve.

C’est peu après cette rencontre et une séparation émouvante qu’il rencontrera Antoine de Saint-Exupéry et pourra, après avoir obtenu son mouton, lui raconter son histoire.

L’histoire – La fin

Je ne raconterai pas la fin parce que je pense vraiment qu’il s’agit d’une histoire à lire en entier. D’autant plus que le livre est vraiment court (environ 70 pages) et son discours enfantin fait qu’il se dévore très rapidement (pour un lecteur moyen, une petite soirée suffit).

Bien que de prime abord on puisse penser qu’il s’agisse d’un livre pour enfant, et ce n’est pas complètement faux, on se rend assez vite compte qu’en fait ce livre est fait pour faire réfléchir sur la nature humaine.

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Pour les plus jeunes, ceci est un billet de 50 Francs, à l’effigie d’Antoine de Saint-Exupéry, ce n’est pas rien…

Antoine de Saint-Exupéry ne se prenait pas pour un philosophe, et moi non plus, mais sans se prendre la tête, il est parfois bon de se poser cinq minutes et de se demander si le monde dans lequel on vit n’est pas un peu fou et si on ne pourrait pas nous-même améliorer un peu les choses en s’améliorant un peu soi-même.

C’est en tout cas que j’ai perçu cette jolie histoire et c’est dans cette optique que je la conseille et la conseillerai.

Pour la petite histoire, dans la séquence « je raconte ma vie », je l’ai découvert lors de l’organisation d’un spectacle d’école lorsque j’avais 6 ans. Chaque classe avait préparé une petite scénette à présenter lors du spectacle de fin d’année. Malheureusement, faisant encore partie des petits, nous n’avions eu droit qu’à une chorégraphie ridicule basée sur le thème de l’aviation… (il faudrait que je revois la cassette vidéo tiens…)

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Toujours est-il que j’avais lu le bouquin et il me semblait bien qu’il cachait quelque chose que je ne comprenais pas encore. J’ai été ravi de pouvoir mettre des mots sur ces éléments dissimulés lorsque je l’ai relu quelques années plus tard.

J’espère vous avoir donné envie de lire ce livre vraiment intéressant et accessible.

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Le petit Nicolas

Ou, le cancre las…

En effet, le titre de substitution est nul mais il permet d’entrer dans le vif du sujet. Car vous l’aurez deviné, nous parlerons d’école ici. Et pas de n’importe quelle école, la version vieille France, avec les blouses et tout.

Alors je vais tout de suite clarifier les choses, je n’évoquerai ici que rapidement le film éponyme. Le vrai sujet ici sont les livres des maitres Sempé et Goscinny.

La bibliothèque rose, les livres pas que pour les filles…

Mais quand même un peu.

Une fois n’est pas coutume, l’équipe de rédacteurs de Geek-vintage étant exclusivement formée d’hommes de type masculin, je vais penser à nos visiteuses femmes de type féminin (et aux hommes aussi en fait, parce que je vais un peu relater des souvenirs mine de rien) en parlant d’une collection de livre arborant fièrement la couleur fétiche de la gente féminine (haha que j’aime les préjugés) depuis la nuit des temps : la bibliothèque rose !

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