La mode vintage : c’était mieux avant ?
Cet article ne relatera pas, comme il est pourtant coutume sur ce site, des souvenirs de jeunesse émanant de l’esprit nostalgique d’un geek barbu (ou pas) dont les yeux humides d’émotions trahissent tant la joie de la remémoration que la tristesse liée au fait que le temps remémoré soit révolu. Car en effet, était-ce mieux avant ? Comment expliquer ce goût, cette attirance, cette obsession même pour certains, du vintage ?
La mode vintage existe bel et bien, nous sommes en plein dedans et … non je ne ferais pas de jeux de mot prévisible gras et marron…
Je précise tout de même que je ne suis ni anthropologue, ni philosophe, ni psychologue et qu’il ne s’agit ici que d’une analyse à mon niveau, sans prétention, présentée de la manière la plus claire possible. Je me rends compte qu’outre le coté non exhaustif, je peux tout à fait me tromper sur certains points. Je vous invite à ne pas me flageller mais tout commentaire constructif sera accueillit avec le plus grand des plaisirs.
La mode vintage, une mode nouvelle ?
Évidemment, chaque génération croit avoir la science infuse et a tendance à oublier que les générations d’avant aussi ont vécu. Et donc, si le goût du vintage consiste à ressortir les éléments d’une époque plus ou moins lointaine qu’on apprécie, on pourrait être surpris de constater que ces éléments sont eux-mêmes fortement inspirés des générations plus anciennes etc…
Nous distinguerons dans cet article deux aspects de cette attirance pour l’ancien mais nous ne parlerons pas ici de gérontophilie (tu peux donc d’ores et déjà quitter ce site si tu étais là pour ça).
D’une part l’amour d’un détail propre à une époque lointaine.
Cela peut se traduire par un style de décoration d’intérieur, un code vestimentaire, une façon de parler pourquoi pas, des soirées à thèmes, des journées à thèmes, un métier même ! Et là c’est la classe parce que faire de sa passion son métier c’est vraiment cool.
Toutes ces façons d’exprimer son goût pour quelque chose ont un point commun : l’idéalisation. En effet, décorer sa maison « à la mode des natifs américains » (parce que je la joue politiquement correct) ça peut être joli… admettons… mais je doute que vivre à leur époque soit perçu de la même manière par les aficionados. De même, faire des sessions de JDR GN (Jeux De Rôles Grandeur Nature) où on peut goûter au plaisir des coups de haches à travers la tête en courant dans la campagne vêtu d’apparats moyenâgeux (ça il faut que j’essaie !) peut constituer un fantasme fabuleux du moyen âge et de ses batailles héroïques, mais je doute que de devoir les vivre en réel intéresse autant ces passionnés.
Tout ça pour dire que cet aspect de la mode vintage se caractérise par une idée qu’on se fait de quelque chose et que cette idée est si attirante qu’on subjective complètement le sujet.
D’autre part, et c’est là le cœur du sujet, la nostalgie.
Ah nostalgie des temps passés,
Chaque nuit tu hantes mes rêves.
Ensemble tant de temps passé,
Que j’en oublie qu’ma vie est brève…
Désolé je divague.
En effet, la mode vintage du moment, celle qui nous intéresse ici, celle qui fait que vous êtes en train de lire cet article très probablement, ou que vous êtes sur ce site en tout cas, c’est celle née de la nostalgie.
Pour bien analyser la situation, on peut, si on veut, parce qu’on n’est pas obligé, mais moi je vais faire comme ça, s’amuser (mais si, vous verrez) à répondre à plusieurs questions.
La mode vintage, comment ?
Comment ? Et bien c’est très simple, et en même temps assez compliqué. Car oui, on en perçoit visiblement les effets partout mais parfois de manière insidieuse.
Pour éviter de faire un article de 500 pages, je vais essayer de faire concis, et une fois n’est pas coutume, un peu désordonné.
Tout d’abord, la recrudescence de sites dont le contenu laisse présumer du plaisir ressentit dans l’évocation d’un passé qui sent bon la lavande par des auteurs aussi charismatiques que beaux et intelligents, celui-ci en tête. Si vous êtes tombé sur ce site suite à une recherche sur un moteur de recherche quelconque, vous voyez de quoi je parle. Sinon, essayez de taper « geek vintage » sur <insérez ici votre moteur de recherche préféré> et vous verrez que rien que sur le domaine de la geekerie, la concurrence est rude. Et encore, nous, nos « concurrents » on les aime bien, on les voit comme des passionnés comme nous qui peuvent nous apprendre ou faire découvrir des choses, et c’est cool, vive les bisounours et le Nutella sur des tartines !
D’ailleurs le Nutella parlons-en ! (oscar de la transition les p’tits gars) La bouffe vintage, ça existe ! J’en veux pour preuve une publication sur la page Facebook du site (que je vous invite à « liker » comme disent les jeunes) qui parlent de céréales. Le sentiment de nostalgie peut en effet faire surface lors d’une stimulation sensorielle de n’importe lequel des sens. Et la bouffe en est un exemple terriblement parlant. Combien de choses mangiez-vous de manière habituelle étant enfant, avez-vous ensuite délaissé pendant la période adolescente / début de majorité pour ensuite redécouvrir avec plaisir en vous disant qu’il avait été dommage de presque oublier les plaisirs éprouvés ?
Puisqu’on est en pleine classification sensorielle, parlons musique. Nombre de DJs glissent de manière plus ou moins discrètement des sons 8 bits dans leurs productions. Dans un domaine à peine différent, la quantité de vidéos sur le net présentant des quidam se laissant aller à reproduire des musiques de dessins animés, séries ou autres jeux vidéos qui ont marqué leur enfance est impressionnant.
Comme je n’ai trouvé comme exemple olfactif que l’odeur des crêpes au Nutella (miam) et comme exemple de stimulation du toucher que… non non rien, je vais passer tout de suite aux stimulations visuelles.
A la télé, sur internet, dans les rues, chez vous (oui, je suis passé voir tout à l’heure, il faudra être un peu plus attentif à la poussière hein), nous est jeté aux yeux des éléments dont le but est de nous évoquer les joies du passé.
L’exemple le plus marquant qui me vienne en tête est la post-it war qui a eu lieu surtout l’année dernière. Pour ceux qui ne sauraient pas ce que c’est, il s’agissait, dans les immeubles en ville principalement, de coller sur les fenêtres des post-it afin de représenter quelque chose si possible d’amusant. Les représentations étaient très majoritairement vintage au possible et souvent inspirées du monde vidéo ludique.
On voit aussi de plus en plus de publicités surfant directement sur la vague du vintage nostalgique, vous en trouverez encore un exemple très récent sur la page Facebook du site avec une publicité pour le navigateur internet explorer.
Cette publicité constitue d’ailleurs l’élément idéal de transition vers la prochaine question :
(La rédaction vous informe qu’en raison d’une panne sèche de trouvaille d’illustration en rapport avec le sujet, les pavés seront entrecoupés de photos et vidéos de chaton mignons, ou non. Merci de votre compréhension)
La mode vintage : Pourquoi ?
3 axes de réflexions sur cette question : du point de vue de la population globale, du point de vue du quidam moyen, du point de vue de ceux qui l’exploitent. Je précise que ces axes sont tout à fait personnels car ils me paraissent les plus adaptés à cette analyse globale. De plus, l’interprétation que j’en fais est aussi personnelle, si vous avez un autre point de vue je vous invite chaleureusement à en faire part dans les commentaires.
La population globale et le vintage
Alors voilà, j’ai cherché et de ce que j’ai pu voir, notre génération (ici j’entends « les gens vivant actuellement » sans distinction d’âge) est la plus nostalgique qui soit. Sauf si on compare aux moyenâgeux qui sont restés dans le vintage par pure connerie pendant des siècles.
Notre génération est aussi celle qui aura connu la plus rapide évolution au sens large du terme. Si on part du XIVème siècle pour faire large, jusqu’à maintenant, on peut considérer que dans énormément de domaines, on a jamais vu pareilles avancées. Que ce soit en médecine, en technologies de communication, d’expression (non c’est différent), en niveau de vie, en mode de vie, en découvertes théoriques…
Tout ça fait rêver c’est sûr, mais quand on y pense, ça fait aussi un peu peur. Et c’est là qu’on parle de fin du monde, de réchauffement climatique qui ne serait que la cause de justement notre génération, de possibles guerres chimiques, nucléaire ou pokemonière (celle là est horrible).
Partant de ce constat, il est facile de se dire que l’Humanité, bien qu’enthousiasmée est aussi effrayée par ces bousculements perpétuels. Alors c’est sûr, ce n’est pas quelque chose de tangible ou d’exprimé directement, le niveau de conscience globale a toujours évolué à un certain rythme sans qu’il ait été nécessaire de mettre en image ce qu’il était ou à quel niveau d’évolution il était. Mais là, on commence à en sentir le besoin, je prends pour preuve le nombre d’histoires racontant l’éventuelle rencontre avec des extra-terrestres. N’est-ce pas exactement l’illustration de la question : avons-nous le niveau de conscience pour accepter l’idée qu’il existe quelque chose au-delà de notre connaissance ?
Logiquement, on en déduit qu’en tant qu’être humain inconsciemment effrayé par l’avancée de notre espèce, on en revient à des valeurs qu’on sait rassurantes et tangibles, d’où la nostalgie et d’où l’expression et la volonté d’expression de ce sentiment : le goût du vintage est né !
Le quidam moyen et le vintage
Alors attention, je vais tenter de m’immiscer dans votre tête, soyez indulgents et surtout, soyez soulagés, ce n’est que votre tête après tout.
Reprenons donc le même schéma de réflexion et rendons-nous compte qu’il s’agit en fait, aussi étonnant (ou pas) que cela puisse paraître du même fondement mais à une échelle bien plus réduite et donc avec des petites subtilités.
Considérant, puisque c’est établi (au paragraphe d’avant), que les choses (au sens large du terme) évoluent trop vite. En réduisant l’échelle temporelle de mesure, ces vingt dernières années constituent (pour le moment) l’apogée de l’accélération de l’évolution et donc les personnes les ayant vécues ressentent aussi inconsciemment cette sensation d’étirement du cordon ombilical virtuel les reliant à leur état fœtal de totale sécurité. Se replonger dans des sensations appréciées de l’enfance permet, métaphoriquement toujours, de réduire cet étirement et donc de se rassurer. Ce qui constitue donc de manière ressentie et immédiate une simple satisfaction liée à une remémoration est en fait un moyen de retrouver ses racines, se rassurer sur ce que l’on est pour mieux appréhender ce qu’on devient.
Alors bien sur, il y a des dérives. D’aucuns considéreront l’appréciation de « l’objet nostalgique » (ici tout ce qui peut évoquer ce sentiment) à quelque niveau que ce soit comme purement infantile, au sens négatif du terme, y voyant un refus de grandir, un repli sur soi impliquant un rejet des autres. D’autres à l’inverse pousseront le vice jusqu’à l’accumulation excessive « d’objets nostalgiques » (oui, toujours la même définition), un réel repli sur soi. Ces dérives sont ce qu’elles sont, chacun sa perception du monde, nous ne sommes pas ici pour débattre de ce point.
Le vintage et ceux qui surfent sur la vague
Je vois déjà certains lecteurs (s’il en reste) s’offusquer du fait que je serais en train d’imager ce que je décrivais au début de l’article : chaque génération croit détenir la science infuse. Et il est vrai qu’on pourrait le croire quand j’explique que je considère que c’est maintenant que la mode vintage est à son paroxysme (pour le moment parce que je ne doute pas que ses effets vont perdurer quelque peu) et que bien sûr cette mode prend les éléments propres à mon enfance (génération 90 comme ça c’est dit, c’est con j’avais résisté tout le long de l’article).
Sauf que oui et non. Oui parce que je persiste et signe, si en effet déjà lorsque j’étais enfant je voyais moult « soirées années 60-70-80 » il ne s’agissait là que d’événements ponctuels. Les années 90 ne brillent pas par leur musique… Non sérieusement, ça n’était vraiment pas l’élément intéressant de décade. Il y a tout de même des soirées à thème, des émissions télé… C’est normal, ça fait 20 ans, comme les autres décades c’est le moment d’en parler.
Mais là, ça va au delà de ça. La démocratisation à l’extrême de la télévision et de ses programmes courts familiaux, les jeux vidéo, la démocratisation des technologies musicales… bref, la démocratisation. En fait, avant ces années, quelques privilégiés pouvaient profiter « d’objets devenus nostalgiques » (j’ai déposé le terme alors je rentabilise) dont la « masse » ne pouvait que rêver. Du coup, l’effet nostalgique n’est réservé qu’à ces privilégiés. La démocratisation permet un effet de connexion entre des groupes de population beaucoup plus importants. L’arrivée d’internet et de la communication globale a aidé les passionnés à se retrouver, se rassembler, communiquer sur leur passion, faire découvrir à d’autres qu’ils la partageaient sans trop le savoir et PAF (ça fait des Chocapic ! je sais, je sais, c’est un vieux slogan mais moi il ne me quitte pas).
Cette explication me paraissait nécessaire pour la suite.
Ainsi donc, il y a deux sortes de surfeurs : ceux qui kiffent, et ceux qui font des tunes. (What ! encore des sous catégories !? et bah oui)
Les surfeurs qui kiffent
Les surfeurs qui kiffent, typiquement, c’est nous. Nous les rédacteurs de geek-vintage, vous les lecteurs du site, nous les révolutio… non là je m’emballe (un peu comme les cadeaux à noël). Nous qui sollicitons la fibre nostalgique qui est en vous simplement pour le plaisir de la partager et le plaisir de faire plaisir (quand ça fait plaisir) ou d’en débattre (quand ça fait débat).
Ce sont aussi les gens qui ont lancés et poursuivit la post-it war, tout simplement parce que je trouve ce principe vraiment excellent. Ceux qui animent des forums pour parler de leur passion, ceux qui organisent des événements en rapport avec cette passion, ceux qui convainquent leur femme de s’intéresser aux jeux vidéo en commençant par la wii et les sims (youpi j’ai attendu la fin pour faire une sale vanne macho d’enfoiré \o/ )…
Bref, les gens qui kiffent, tout simplement.
Les surfeurs qui font des tunes
Ce sont des petits malins. Loin de moi l’idée de diaboliser les gens qui font de l’argent en se surfant sur une vague quelconque, il y en a toujours eu, il y en aura toujours et s’il y a des malins pour surfer, il y en a d’autres pour porter. Et si ça rapporte de l’argent pour certains, ça apporte certainement un peu de bonheur(?) pour d’autres.
Alors qui sont-ils ?
Bah nous déjà. On va pas se mentir, grâce aux énormes revenus engrangés par le site on roule tous en limousine et on porte des Rolex.
Plus sérieusement ?
Les publicitaires bien sûr. Au sens large du terme. Et de manière logique, les personnes qui les emploient (quand c’est bien fait). En effet, si j’ai poussé cette réflexion au travers de cet article, d’autres l’ont fait depuis longtemps, ont poussé l’analyse toujours plus loin plus fort plus vite (jusqu’au bout de l’extrême limite, bien vu ^^) et depuis longtemps.
Jouer sur l’émotivité n’a absolument rien de nouveau pour vendre. Il s’agit même d’une des bases du commerce. Et c’est logique, nous sommes de grands sensibles quoiqu’on en dise et faire vibrer la bonne corde fait tomber les défenses les plus ardues et le virus du consumérisme peut alors s’insinuer dans notre petit cerveau affaiblit.
« Vous venez de vous faire plaquer par la personne que vous considériez comme votre âme sœur ? Achetez donc un chat sans poil et retrouver l’affection perdue sans les inconvénients félins (et n’oubliez pas ses petits accessoires, il faut sur compenser) »
« Tu te sens seul ? Envoie TUPE au 696969 et ta solitude connaîtra la solitude »
Voilà voilà. Alors après il faut trouver les bonnes associations produit / émotion. Et là où certains sont très forts c’est en faisant le raisonnement inverse : tu ressens telle émotion ? Je vais te créer un produit dont tu vas ressentir le besoin. Et PAF (Chocapic toussa toussa) !
La nostalgie a cet avantage de susciter une identification. Là où même quelqu’un de tristement célibataire saura (en général) trouver ridicule les pub surfant sur cette vague, il aura plus de mal à ne pas se sentir concerné quand on lui montre des choses qu’il appréciait particulièrement durant son enfance. Ça ne veut pas dire qu’il va acheter, mais il va retenir, il va réfléchir, il va peut-être pousser le vice jusqu’à se dire « hey mais si ce produit colle à ma jeunesse, peut-être que je pourrais l’apprécier maintenant ». Et rePAF ! (promis j’arrête).
L’identification est d’ailleurs la clé de ce type de sollicitation. L’exemple type, et j’en ai parlé précédemment, est la nouvelle publicité pour le nouvel internet explorer. Cette pub est particulièrement bien pensée. On nous balance tout un tas d’images très représentatives de notre enfance (aux gens nés fin 80 – tout début 90). Le lien est créé, l’attention est faite, l’identification entre en jeu. Et là où c’est fort, c’est qu’on n’essaie pas de pousser le vice jusqu’à mentir en inventant n’importe quel prétexte débile pour convaincre les gens qu’IE est comme eux (ou pas tout à fait). On nous montre des choses qu’on a aimé, puis on nous précise qu’on a grandit et que le navigateur aussi.
Le sous entendu est juste énorme. La cible est complètement identifiée et identifiable mais c’est aussi voulue. La cible : les presque-plus-jeunes (20 voire 25 – 35 ans), soit ceux qui ont connus et su ne pas apprécier les premières moutures de ce navigateur. Ceux qui en font de la mauvaise pub partout sur le net. Ceux qui restent campés sur l’idée que Microsoft ne sait pas faire de navigateur web. Les plus vieux ? On s’en fout, ils utilisent ce qu’on leur donne sans se poser de question. Les plus jeunes ? Ils n’ont pas connu le IE vraiment pourrit (arg IE6, en tant que développeur web je te maudis) il n’est donc pas besoin de se « racheter » auprès d’eux.
Conclusion (sur la pub, pour l’article c’est juste après) :
On cible l’objectif : convaincre les personnes influentes et qui ne sont pas du tout intéressées.
On analyse ce qui les relie : les jouets et occupations de leur enfance (grâce à la démocratisation), leur dégoût du vieil IE et le fait que maintenant ce sont des adultes « responsables ».
On frappe : vous étiez jeunes et c’était cool mais quand même c’était le temps du jeu, maintenant vous avez grandi et vous êtes quelqu’un de bien, regardez, notre navigateur a fait comme vous ! (et il vous fait des bisous)
Bravo ! (Mais je ne l’utiliserai quand même pas ^^ dommage c’était bien joué mais avoir de bons publicitaires ne fait pas les bons produits)
Outre cet aparté sur une publicité en particulier, qui a été un des déclencheurs de l’écriture de cet article, d’autres tentent de jouer de la fibre nostalgique pour faire des sou-sous.
Rapidement nous avons les marques qui réutilisent d’anciennes publicités peu ou pas refaites. L’intérêt est double ici, financièrement c’est intéressant même à court terme vu que la pub est déjà dans la boite. Et un petit make-up sera forcément moins cher qu’un nouveau tournage avec nouvelles idées, nouvelles équipes … Et susciter les souvenirs des consommateurs permet en plus d’attirer le regard (si la pub est intéressante) mais en plus de faire réfléchir, de se souvenir, d’apprécier le fait de se souvenir… Vous aussi vous avez remarqué la nouvelle – vielle pub Mars devant un monastère ? Je pense que ceux qui ont crié « c’est de la triche bande de profiteurs » devant leur écran sont moins nombreux que ceux qui ont crié « han énorme ils ressortent la vieille pub de quand j’étais môme, c’est vrai que c’est bon les Mars. Moi j’adorais ça étant gamin, maintenant que j’ai les moyens je succomberais bien ». Ils ont gagnés.
Conclusion
On constate donc que, bien que la tendance à la nostalgie n’ait rien de nouveau, l’intensité avec laquelle elle est mise en avant, elle, constitue une nouveauté. La démocratisation des effets de mode populaire et l’arrivée d’internet ont fortement profité à cette vague d’appels vers le passé. Cela a aussi permis l’émergence de « sous-tendances » communautaires permettant à chacun d’exprimer comme il l’entend ses pulsions.
La mode vintage serait donc en fait une mode, tout simplement. Cependant, une mode étant à la base une tendance temporaire dans les comportements collectif, et la nostalgie, un sentiment partagé par la quasi-totalité de la population, on peut donc penser que ce serait une mode permanente par son essence et dont les effets de modes seraient multiples et changeant. La forme change, le fond reste…
Pour la fin je citerai Alain Chabat qui cite Jacques Sépia : « l’enfant est le miroir de l’âme et le révélateur de notre naïveté perdue« .
Excellent article de fond !
Le paragraphe « Les surfeurs qui se font des tunes » me fait penser au nombre incroyable de semi-pros qui ont monté des stands dédié au rétro-gaming dans les vide-greniers de tout poil ces dernières années … un véritable scandale, surtout pour les vrais passionnés qui se font suer à se lever tôt le dimanche pour se faire couper l’herbe sous le pied par des vautours qui n’ont rien à faire là (la plupart des vide-greniers annonçant en capitales « réservé aux particuliers »)
Quand tu parles de Nutella, ça me fait penser au TANG. Les plus vieux se souviendrons :
https://www.youtube.com/watch?v=8ou8iIh51is
Perso, je pense que tout était mieux avant. Aujourd’hui, je trouve que cette mode a été trop transformée en quelque chose de bizarre. D’ailleurs, quand on dit « vintage », les gens pensent surtout à des trucs vieillots…