Captain Tsubasa, le foot ç’ay cool !
Aaaah, qu’il était bon le temps où l’on pouvait regarder des dessins animés dans le Club Dorothée… Ah c ‘est plus comme maintenant et ces jeunes qui détruisent tout et qui jouent à leur Déhèsse ou à leur Péhèssepé ! On savait vivre à notre époque, on pouvait rester planter tout un mercredi devant notre télé à se goinfrer de nutella !
Et pis les programmes étaient de qualité ! Ah pas comme maintenant ou c’est leur Trois Dé à tout va ou leurs images de synthèses, en oubliant l’histoire ! Et pis … !
WHO ! Madame ! C’est mon article, tu te casses maintenant ! N’empêche elle a raison la vieille, beaucoup de dessins animés des années 90 sont devenus cultes, en partie grâce au Club Dorothée qui a diffusé, tout le long de son existence, des dessins animés japonais. Captain Tsubasa, Olive et Tom dans nos vertes contrées, fait partie de ces dessins animés à succès qui ont marqué toute une génération.
Captain Tsubasa ? Kécé ?
Et bien, Captain Tsubasa est un manga créé par Yoichi Takahashi, publié pour la première fois en 1981 et composé de 37 volumes, en tout cas concernant la 1ère partie du manga (comprenant l’enfance de Tsubasa jusqu’à la Coupe du Monde et la finale contre l’Allemagne).
Le manga conte l’histoire de Ozhora Tsubasa, un petit génie du football qui va intégrer une équipe locale, Nankatsu, dans la préfecture de Shizuoka (oui, vous l’avez deviné, ça se passe au Japon).
Il va être coaché par un ancien joueur professionnel brésilien, Roberto Hongo, véritable star dans son pays, mais qui a dû arrêter sa carrière suite à des problèmes oculaires. En intégrant cette équipe, Tsubasa va se faire de nouveaux amis et rencontrer des adversaires redoutables, notamment Hyuga Kojiro, les frères Tachibana, ou encore Misugi Jun.
Bon, vous l’avez sûrement deviné, je hais la VF, mais, d’un autre côté, ce fut la seule façon de découvrir cet animé et ce manga, qui est sûrement mon préféré.
L’animé
Bien entendu, Geek-Vintage est plus centré sur nos souvenirs, et, pour la plupart, nous avons découvert Captain Tsubasa en Animé sur la Cinq en 1988 ou sur TF1 en 1993.
En quoi ce dessin animé a marqué nos esprits ?
Tout d’abord, l’on peut parler de l’aspect spectaculaire et totalement irréel de la chose. En effet, Captain Tsubasa ne nous montre pas le foot comme l’on pourrait le voir dans un vrai match, mais plutôt comme un mélange avec du Dragonball…
Je vous explique, déjà, la longueur des terrains, totalement incroyable. On pourrait dire qu’ils font entre 5 et 10 km, alors qu’un terrain de foot standard ne dépasse jamais les 120 mètres de long ! De plus, ceux-ci sont généralement très courbes pour affirmer la progression des joueurs sur celui-ci. Cette longueur est encore plus prononcée grâce aux pensées des personnages, qui peuvent faire tenir un épisode sur du « Alors, que vais-je faire, vais-je tirer ? vais-je dribbler ? vais-je passer à mes coéquipiers ? han mais non, pas lui, il est blessé, cela s’est passé… ».
On peut aussi s’étonner du nombre de spectateurs par match, c’est tout à fait incroyable, et la présence du commentateur pratiquement à chaque match, qui, bien entendu, se fait entendre sur le terrain, et non pas seulement sur les retransmissions télévisées (oui, parce que beaucoup de matchs sont filmés ^^). Pour des gosses de primaire, vla le gros succès !
En même temps, quand on voit le niveau des matchs, même pour les plus jeunes, dans Captain Tsubasa, on se rend compte qu’il est bien plus élevé qu’un match de Ligue 1 (vous me direz, c’est pas bien compliqué, roooh, les mauvaises langues !). Et quand je parle de niveau, je parle de supers pouvoirs hors du commun.
Sangoku au pays du foot
Bon ok, ils balancent pas des kamehameha ou des masenko, mais leurs techniques sont sommes toutes impressionnantes pour des gamins de primaire ou des collégiens. Quand on voit leur niveau, on n’ose même pas imaginer celui des adultes !
Un conseil, pour ceux qui regardent des matchs de foot à la télé, si vous regardez Captain Tsubasa, vous ne pourrez, ensuite, qu’être déçu par le niveau des matchs réels.
En effet, dans l’animé, les joueurs repoussent les limites de la gravité et du réel.
Par exemple, prenons les frangins Tachibana (« les frères Derrick », je suis sympa, je vous donne les noms français, mais ça ne va pas durer longtemps, je risque d’exploser et de chanter du Céline Dion en dansant la Tektonik, alors me cherchez pas !), ceux-ci ont une technique toute particulière pour tirer et marquer, dans leur première confrontation contre Nankatsu, la Triangle Tech : Le ballon est en l’air, plus haut que la barre transversale, un des jumeaux grimpe sur la barre transversale en s’aidant du poteau, puis frappe le ballon de la tête vers le sol où son frère arrive à toute enjambée pour frapper.
A l’époque, c’était encore faisable, les poteaux étaient carrés, donc l’appui était sûrement « plus simple », mais, désormais, je défie quiconque de grimper sur une transversale, rien qu’avec l’aide de ses pieds sur des poteaux arrondis !
Et cela, ce n’est que dans la première période de l’animé, où les protagonistes nous livrent des techniques tels que le Twin Shoot, des retournés acrobatiques à toutes les sauces et des arrêts karatés (le « Shutô » de Ken Wakashimazu (« Ed Warner », raaaaaah !) par exemple). Dans la seconde partie, on a droit à des Drive Shoot (« Tir Feuille Morte »), Hayabusa Shoot(« Tir du Faucon ») ou encore le Tiger Shot(« Tir du Tigre »).
La puissance de ces diverses techniques est accentuée par la pugnacité et la rage présente chez quasiment tous les personnages : « Han, j’ai mes 2 jambes en vrac et mon épaule me fait atrocement souffrir, mais je dois gagner, je dois gagneeeer !! yaaaah ! ».
Physiquement, c’est tout aussi incroyable. Les blessures reçues n’arrêtent aucunement la détermination des joueurs, on pense surtout à Misaki Tarô(« Ben Becker », achevez-moi !) qui, lors de la finale de Nankatsu contre la Meiwa(« La Muppet », ne riez pas bande de vilains, je vous vois !), sauve un but en se jetant corps et âme sur le ballon, et allant se fracasser le crâne contre un poteau.
On peut aussi, et surtout, citer Ishizaki Ryô(« Bruce Harper »), dont la technique favorite est de stopper des boulets de canon rien qu’avec sa tronche, d’où le nom de « Ganmen Block » (qui veut dire « Arrêt du Visage »).
Le passage le plus impressionnant reste la finale de la Tohô contre la Nankatsu(« NewTeam » à ce moment de la série), dans la 2ème partie de l’anime, où Tsubasa et Hyuga se renvoie la balle à coup de frappes ultra puissantes, tellement puissantes que l’on ne distingue plus les panneaux de cuir noir du ballon.
Des personnages charismatiques et cultes
Bien entendu, ce qui fait aussi la force de Captain Tsubasa, ce sont ses personnages ultra charismatiques. A part les neuneus Tsubasa et Misaki (ouais, je les ai toujours trouvé un peu trop niais), on trouve Hyuga et sa force de vaincre. Au début, on le trouve arrogant et trop fier de lui. Mais au fur et à mesure, l’on se rend compte qu’il se bat pour aider sa mère et ses frères et soeurs, appauvris depuis la mort de son père.
On trouve aussi Ishizaki et son abnégation hors du commun, Sanae(« Patty ») et son caractère de chiotte, Makoto Soda (« Ralph Peterson ») et ses tacles de gros enfoiré.
Je pourrais encore en citer beaucoup, mais cela pourrait prendre une bonne page tellement beaucoup de personnages ont leur propre histoire. Comme dans tout Shônen qui se respecte, Tsubasa se liera d’amitié avec la plupart de ses adversaires à chaque fin de match.
Je pense que si Captain Tsubasa avait eu des personnages creux, le seul fait d’avoir des techniques hors du commun n’aurait pas suffit pour en faire un animé culte. Chaque personnage que rencontre Tsubasa est ainsi un obstacle de plus à vaincre ou simplement un ami, qui lui fera comprendre telle ou telle chose et qui lui permettra d’avancer.
La plus mauvaise adaptation française d’animé ?
Je ne sais pas si l’on peut dire que cette adaptation est la plus mauvaise, elle reste quand même une catastrophe… A l’instar de l’adaptation française de Hokuto no Ken (« Ken le Survivant ») et ses « Hokuto de Cuisine » (sisi …), Captain Tsubasa est malheureusement une autre grosse victime de la traduction française de tout ou partie d’un animé japonais de l’époque.
Quand on compare le résultat à l’adaptation de Dragonball ou Dragonball Z, il n’y a pas photo. Là où Dragonball Z n’a eu quelques noms francisés (Monsieur Satan est devenu « Hercule » par exemple), Captain Tsubasa s’est pris une grosse mandale de français dans la gueule.
Je ne sais pas par quoi commencer tellement tout ne rend pas hommage à la VO.
Peut-être par les voix, qui sont une catastrophe totale. Hyuga, dans ses premières apparitions, possède une voix de fille dopée aux hormones mâles, et, dans la suite, sa voix se transforme en une cochonnerie, le genre voix de prostituée qui aurait fumé trop de gauloises…
On peut encore citer Misaki et sa voix de niais, Misugi et son accent italien qui n’a rien à foutre là (Misugi n’ayant aucune affiliation italienne, je vous le précise). Le plus drôle restant certains passages de l’animé où des protagonistes prennent soudain l’accent belge… Je n’ai malheureusement pas les images, mais je vous invite à bien écouter si vous avez les extraits chez vous.
Et les noms… Vous avez vu plus haut que j’ai failli exploser à chaque évocation des noms français, ce n’est pas une image, j’explose vraiment, tel un bouton d’acné sur le visage pubère d’un ado à la peau grasse !
Non mais bordel ! Quelle idée d’avoir des noms tels que Oliver Atton, Ben Becker, Julian Ross (à prononcer « Rouliane Rôss »…) ou encore Allan Croncker (Morisaki Yuzho, le gardien de la Nankatsu quand Wakabayashi n’est pas là). Le pire du pire reste quand même les frères DERRICK ! Je pense que les gens qui se sont occupés de la traduction devaient être des fans inconditionnels de l’inspecteur Stefan Derrick pour avoir osé appeler des personnages par son nom…
On peut aussi parler des noms des équipes, tout aussi ridicules: la Muppet, la Newteam, ou la HotDog…
Kulilin, rédacteur formidable de Geek-Vintage, possédant une beauté sans pareille et un corps d’athlète (Michel Drucker staïle), connaît parfaitement mes réactions quant à l’évocation de la VF, il peut vous confirmer que je me transforme en Hulk si l’on ose me parler de cette ignominie…
La seule chose que l’on pourrait sauver de cette adaptation, c’est le générique chanté par Jean Claude Corbel, qui reste bien en tête avec une très belle mélodie :
Oui, j’aime Captain Tsubasa
Voilà, que dire de plus, enfin, j’aurais pu en dire plus, bien plus, mais la longueur de l’article aurait été comme les techniques footballistiques de l’animé, irréelle. Captain Tsubasa fait partie de ma culture, un dessin animé culte, qui, malgré un aspect technique dépassé(aujourd’hui, on peut dire que l’animation n’est souvent pas des plus fluides, et que l’ensemble fait un peu vieillot), garde quand même une force incroyable, qui a laissé des traces sur toute une génération.
Certains footballeurs professionnels ont notamment avoué qu’ils ont eu envie de se mettre au foot après avoir suivi Captain Tsubasa (les joueurs de la J-League(équivalent de la Ligue 1 au Japon) par exemple).
Captain Tsubasa possède aussi une des plus belles BO de l’animation japonaise, même encore aujourd’hui, je trouve peu d’animés arrivant à la cheville de Captain Tsubasa sur cette partie. Le générique original « Moete Hero » en est une des plus flagrantes démonstrations :
Attention, ne pas confondre Captain Tsubasa avec L’Ecole des Champions, cet ersatz avec ses personnages polis avec la raie sur le côté, et dont la seule posture de tir est le « je mets bien ma jambe au dessus de la tête, parceque je n’ai aucune originalité ! » (oui, ça me gave, malgré le générique chanté par Bernard Minet).
Je pourrais aussi vous parler des différents jeux vidéos tirés de l’animé, qui ont inventé un formidable concept : le Tactical Football RPG. Les plus illustres représentants sont Captain Tsubasa 2, sur Famicom et Captain Tsubasa 3 sur Super Famicom (oui, ces jeux ne sont sortis qu’au Japon malheureusement), qui feront sans doute l’objet d’un article dans l’avenir.
Captain Tsubasa 3
Des suites à l’animé sont parues, notamment Shin Captain Tsubasa (la Coupe du Monde juniors à Paris qui se déroule juste après les 128 épisodes du premier animé, sorti qu’au Japon), Captain Tsubasa J World Youth(qui raconte la seconde Coupe du Monde disputée par les Japonais, série stoppée brutalement au Japon après un manque d’audience. Dommage, c’était une série pourtant magnifique et graphiquement impressionnante) et Road To 2002(« Olive et Tom le Retour », un animé que je considère comme un ratage total…).
So Long Dear Friend, le fantastique générique de Shin Captain Tsubasa
Il y a aussi l’OAV Hollanda Youth!, qui raconte 3 matchs joués par les Japonais contre l’équipe de Hollande et 4 films qui sont sortis en France. Ces 4 films ne sont vraiment pas exceptionnels, mais quelques uns sont assez sympas à regarder.
Voilà, j’ai à peu près tout résumé sur ce qui pour moi est mon animé culte, ainsi que le manga, j’espère vous avoir donné envie de (re)découvrir ce dessin animé culte, je vous laisse tranquille et : « IKEEEEEEEEEEEEEEEE !! » (les fans comprendront !)
Magnifique article. Très flatteur de surcroit. Et je confirme, Hulk est même un bébé en train de dormir comparé à Gwen confronté à la dénomination (exécrable) française des éléments composant l’Oeuvre qu’est Captain Tsubasa.
Raaah! J’aime! ^^
Etant jeune, j’étais un grand fan de Captain Tsubasa… et l’Ecole des Champions même si j’avais une préférence pour le premier! 🙂
C’est vrai que les jeux vidéo étaient d’une grande originalité mais c’est quand même un peu dommage de ne pas avoir eu un vrai jeu de foot avec toutes les équipes et époques du manga/anime…
Konami, si tu nous entend! ^^
Ps: ils ont toujours les droits je présumes…
Très bon article mais je suis obligé de faire une petite correction. Dans la partie sur les mauvais doublages français :
« A l’instar de l’adaptation française de Hokuto no Ken (« Ken le Survivant» ) et ses « Hokuto de Cuisine» (sisi …) »
Désolé mais tu as pris le mauvais exemple, je suis actuellement entrain de regarder les Ken le survivant en japonnais sous-titré et il s’avère que le Hokuto de cuisine est aussi présent dans la V.O. pour qualifier qu’un des ennemis de Ken a appris les techniques du Hokuto en disséquant des cobayes. Mais tu aurais pu citer la technique du Nanto de fourrure pour ton exemple.
Krisprolls:
Ha, je suis désolé de ma bévue, je ne pensais vraiment pas que la VO intégrerait ce genre de nom de technique. Merci pour tes éclaircissements !
La VO n’intégre pas ce genre de nom de technique en temps normal sauf ici ou le nom est justifié par le fait que l’adversaire de Ken ait « charcuté » des innocents pour développer sa technique. Par contre ce qui est du Nanto de fourrure ou
« – Tu es ken et tu viens de l’école hokuto ou tard ?
– Plutôt tard
– Plutôt tard que jamais, là est le principal »
ou
« chef chef c’est toki
quoi toki
ben toki
qu’est ce qu’il a fait?
il a fait tic-tac
il a fait tic tac toki ? bizarre »
Ca n’y est pas dans la VO je te rassure
Aahh olive & tom. Moi qui n’ai pourtant jamais aimé jouer ou regarder le foot, j’adorais cette série. Depuis, j’ai acheté les mangas qui sont très bons, mais le côté nostalgie n’y est plus.